Les fumeurs français seront confrontés à une hausse significative du coût du tabac dès le début de l’année 2024, avec des augmentations de prix anticipées à hauteur de 40 à 50 centimes par paquet. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la politique de lutte antitabac, mais suscite également des inquiétudes quant à ses répercussions économiques et sociales.
La hausse prévue pour janvier 2024 est le résultat d’un changement législatif effectué en 2022, où le Parlement français a ajusté la méthode de calcul de l’imposition du tabac à l’inflation de l’année précédente, plutôt qu’à celle de l’année d’avant-dernière. En outre, le plafond de 1,75 % qui limitait l’augmentation annuelle des taxes sur le tabac a été supprimé, ce qui pourrait entraîner des hausses de prix plus conséquentes si l’inflation reste élevée.
Bien que le gouvernement ait promis de ne pas augmenter les taxes sur le tabac pour 2024, les ajustements liés à l’inflation et la suppression du plafond pour l’augmentation des taxes pourraient néanmoins mener à une hausse significative du prix des paquets de cigarettes, qui a déjà atteint 11,14 euros en juin 2023.
Les conséquences économiques de ces augmentations sont doubles. D’une part, elles pourraient réduire la consommation de tabac, comme en témoigne la baisse des ventes de paquets de cigarettes, passées de 2 milliards en 2018 à environ 1,5 milliard en 2023. D’autre part, elles pourraient encourager la contrebande et le marché noir, comme le suggère l’augmentation de 60 % des saisies de cigarettes de contrebande par les douanes en 2022 par rapport à l’année précédente.
La hausse des prix du tabac en France est une mesure qui vise à dissuader la consommation de cigarettes tout en contribuant aux revenus fiscaux de l’État. Toutefois, les implications à long terme de cette politique sur la santé publique, l’économie et les inégalités sociales restent incertaines. Il est essentiel que le gouvernement évalue soigneusement les retombées de ces augmentations et envisage des mesures pour atténuer les effets indésirables, notamment la progression de la contrebande et l’impact disproportionné sur les populations à faible revenu.
