Carlos Tavares, jusqu’ici considéré comme un des leaders les plus performants de l’industrie automobile, a été remercié par le groupe Stellantis. Une décision qui surprend, mais qui découle de stratégies jugées trop agressives et de relations tendues avec les différentes parties prenantes.
Carlos Tavares, architecte de la réussite de Stellantis, le groupe automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, a été brutalement évincé de son poste de directeur général. Un départ qui marque la fin d’une ère, mais qui révèle des fractures internes grandissantes au sein du groupe.
Sous la direction de Tavares, Stellantis a connu une période d’optimisation intense avec une politique de réduction drastique des coûts. Ces choix stratégiques ont certes permis de maintenir des marges solides, mais ils ont aussi généré de profondes tensions. Les syndicats dénoncent des pressions accrues sur les ouvriers tandis que les fournisseurs critiquent des exigences jugées irréalistes.
De plus, les équipes internes ont pointé une culture managériale stricte qui, bien que rentable sur le court terme, a sapé la cohésion interne et exacerbé les tensions avec les partenaires sociaux.
Le conseil d’administration de Stellantis a exprimé des réserves quant à la stratégie adoptée par Carlos Tavares. Ses objectifs jugés radicaux, notamment en matière d’électrification et de réorganisation industrielle, ont suscité des doutes quant à leur faisabilité.
Certains experts soulignent que les ambitions élevées du groupe, dans un contexte de ralentissement économique, manquaient de réalisme. Cette approche agressive aurait placé Stellantis dans une position financière précaire et accru les tensions avec les gouvernements et les régulateurs.
Au-delà des questions internes, les relations de Carlos Tavares avec les syndicats, les partenaires industriels et les gouvernements se sont dégradées. Les critiques portent notamment sur sa réticence à dialoguer autour des nouvelles normes environnementales en Europe.
Son manque d’engagement pour accompagner la transition écologique a poussé certaines instances à exprimer ouvertement leur désaccord. Cette situation a contribué à la perte de confiance des membres du conseil d’administration, accélérant la décision de le remplacer.
L’éviction de Carlos Tavares est un tournant majeur pour Stellantis et pour l’industrie automobile dans son ensemble. Si sa gestion a permis au groupe de rester compétitif, sa méthode a laissé des traces : relations conflictuelles, doutes stratégiques et insatisfaction croissante des parties prenantes.
Stellantis entre aujourd’hui dans une phase délicate. Le successeur de Tavares devra trouver un équilibre entre performance économique et relation sociale, tout en poursuivant la transformation écologique du groupe pour s’adapter aux défis de demain.
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