Dans le département de la Saône-et-Loire, une mesure récente instaurée par la préfecture bouleverse le quotidien des épiciers de nuit : la vente d’alcool est désormais interdite après 1 heure du matin. Cette décision fait suite à une réglementation préfectorale qui visait déjà les bars en les obligeant à fermer leurs portes à 3 heures du matin au plus tard.
Cette interdiction, effective depuis le 15 novembre, vise à réduire les accidents routiers mortels liés à l’alcool. Yves Séguy, le préfet, souligne que près de 30 % des accidents mortels sont dus à l’alcool et que le risque d’accident mortel est 17,8 fois plus élevé chez les conducteurs alcoolisés, en particulier la nuit.
La restriction impacte directement les épiciers de nuit, qui constatent une chute notable de leur chiffre d’affaires. Des commerçants comme Julien Jouvenceaux expriment leur inquiétude face à cette baisse significative, notamment durant les périodes froides où les ventes sont déjà mises à l’épreuve.
Pour les nouveaux entrepreneurs tels que Marwan, cette réglementation est perçue comme une catastrophe, d’autant plus qu’elle intervient peu de temps après l’ouverture de son commerce. La frustration est d’autant plus grande que ces commerces sont souvent ouverts pour la vente d’alcool durant la nuit.
Le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, envisage même de durcir la réglementation au-delà de l’arrêté préfectoral pour ramener le calme dans sa commune, où les épiciers se voient déjà acculés par les restrictions actuelles. La tension monte également chez les clients qui craignent pour la survie des épiceries de nuit et la perte d’un service essentiel, particulièrement pour ceux qui ne peuvent faire leurs achats avant 20 heures.
La préfecture de Saône-et-Loire et les élus locaux, bien qu’agissant dans un esprit de prévention de l’insécurité routière, ont initié un changement qui perturbe profondément l’économie nocturne. Les épiciers de nuit, face à cette situation précaire, se mobilisent, entre pétitions et recours juridiques, espérant un retour à des nuits plus clémentes pour leur commerce.